Le petit caillou dans la chaussure

Blog littéraire d'Alexandra Lahcene

Lu dans le cadre du grand prix des lectrices Elle

« -Tout est cassé dedans, mais ça ne se voit pas, non ? lui demande Frida.
Si, ça se voit pense-t-il, ça se voit parce que la force déployée qu’elle met dans chacun de ses mouvements le révèle, parce qu’on n’est pas si obstinée de vivre sans cacher des terreurs, ça se voit, Frida.
 Alors il dit simplement-Je te vois, Frida. »

Dans son roman, Claire Berest décline la vie de Frida Kahlo, figure dominante du surréalisme mexicain, telle une palette, marquée par de multiples souffrances physiques sévères, lancinantes et torturantes.

Cette femme qui à dix huit ans dévorait la vie, insolente, qui avait des fourmillements plein les mains se retrouve, suite à un accident, corsetée et réduite à l’état de petit animal. Elle va se retrouver face aux murs et au ciel au-dessus de son lit, enfermée dans une profonde solitude. C’est là qu’elle va se mettre à peindre pour exprimer une nécessité intérieure.

Ce petit colibri va connaître dans sa vie un second accident : elle rencontre le Lénine du Mexique, Diego Riveira, mastodonte, géant, ogre séducteur et dévorateur charismatique.

L’auteur raconte ainsi l’histoire de cet amour fou entre deux âmes passionnées, flamboyantes, fascinées qui se subliment et s’embrasent. Frida, révélateur, toute en couleur, solaire, insondable, frénétique, sensible, exubérante, engagée, va se brûler les ailes.

De nombreuses biographies sur ce personnage fantastique, obstinée de vivre, ont été publiées et j’avoue avoir été transportée à la lecture du recueil des missives de Frida de 1922 à 1954 de Raquel Tibol. Mais on peut dire que Claire Berest a apporté sa touche personnelle haute en couleur à l’image de ce couple et du personnage de Frida.

J’ai apprécié outre ma fascination pour cette femme hors du commun, croiser le chemin de Lucienne Bloch, Jacqueline Lamba Breton, Dora Maar.

Editions Stock

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