(Lisez jusqu’au bout il y a un petit jeu…)
« Oui bien sûr tu as du style, le style qui affecte de n’avoir pas de style, tu jongles avec les truismes, tu détournes les phrases comme un pirate de l’air du temps, tu sais y faire. Une patience de maquettiste. »
Si je vous dis, virtuosité, élégances, fantaisie, subtilités, humour, pirouettes syntaxiques et lexicales, et si vous m’avez suivie ces derniers jours vous me dites… et bien non ce n’est pas Echenoz.. Quoique…
L’auteur invente un marché entre un écrivain, Pierre Chozène, et un imitateur, Baptiste. Ce dernier va devoir remplacer l’écrivain pour faire face à sa vie et son quotidien. Pour se faire il va imiter sa voix et répondre à ses appels téléphoniques en ayant pour unique assistance une «bible ».
Ainsi tel le caméléon, Baptiste utilise la “métamorphose“comme moyen de communication sociale. Dans cette satire, il est ainsi question de la création, ses entraves, sa liberté, de l’art.
Baptiste vend son âme en concevant ses portraits sonores et en acceptant ce pacte : il corrompt son propre art, son propre talent.
Blanvillain soulève également la question du destin, de la réalité et son altération.
C’est profond me direz-vous… oui… mais tellement drôle !!!
Quelle belle histoire de ricochet !!
Le style est somptueux, précis, travaillé, agrémenté d’un vocabulaire riche et varié. Il pleut des mots tous plus beaux les uns que les autres. J’en ai même fait une liste…Ce roman élégant et espiègle qui visite le thème de l’imposture se lit d’une traite !! Je me suis régalée !!
Et pour les rois de l’anagramme…
1. Je suis un prix Goncourt
2. Je joue avec magnificence sur et avec les mots.
3. Mes personnages sont caractéristiques de mon écriture.
4. Je suis l’anagramme de Chozène…5.
Je suis…Et oui…