Enorme ! Immense ! Magistral ! Impressionnant !
Quel régal de retrouver la verve tempétueuse et la puissance hugolienne.
L’homme qui rit est un chef d’oeuvre d’humanisme et de révolte, érudit, digressif, et c’est aussi une maîtrise absolument parfaite de la langue. La culture magistrale intarissable de Victor Hugo est incomparable !
L’auteur orchestre le destin tragique et hors du commun de Gwynplaine et de Dea afin de traiter l’injustice, les privilèges, la répression, la torture, la violence, les inégalités sociales et la corruption des classes dirigeantes.
Dans ce pamphlet il fustige avec ironie le système social anglais très hiérarchisé. Ce roman de la nuit, des ténèbres, du chaos condamne la monstruosité, mais pas celle que l’on croit : celle des puissants arrogants de l’institution pervertie mise en place.
Gwynplaine, enlevé enfant et défiguré afin d’en faire un animal de foire, et ce sur ordre du roi du fait d’une filiation gênante, vit heureux, ignorant ses origines, adopté par un philosophe et son loup, aimé d’un amour pur par l’aveugle Déa. Ce personnage qui a inspiré le joker est une marionnette consciente façonnée pour faire rire mais qui en réalité va lutter.
On ne peut que souligner la splendeur de certains passages: des tableaux saisissants jonchent ce drame social. Certes, certains chapitres extrêmement didactiques, foisonnants, minutieux et explicatifs rompent la narration et peuvent créer des longueurs. Mais c’est époustouflant!L’écriture de Victor Hugo est marquée par une puissance d’évocation incomparable, on y retrouve le lyrisme, les envolés de l’auteur.
Et toujours et tellement d’actualité!