Un récit atypique ! C’est du pur délire…
Echenoz ou le virtuose de la langue !
Quelle fantaisie, quel style que celui de cet auteur ! Un régal !Rien que par amour pour la langue française, il faut lire la Vie de Gérard Fulmard. Toutes les situations inimaginables sont métamorphosées par la qualité et la maîtrise du style. Echenoz ose et se permet des pirouettes stylistiques et syntaxiques, se joue des codes, maîtrise la litote, et développe des passages descriptifs fabuleux. On se complait à errer tant le texte est imprévisible et est jonché de pépites. Le récit est truffé d’une multitude d’anecdotes improbables, insolites, burlesques, absurdes. C’est jubilatoire !
Le récit commence par une scène mémorable que je vous laisse découvrir…C’est l’histoire d’un anti-héros, un looser, Gérarg Fulmard, insipide, mélancolique empêtré dans une intrigue policière qu’il ne contrôle pas parce qu’il s’improvise détective. L’auteur décrit tout au long de cette histoire abracadabrantesque un cortège de personnages caricaturaux, atypiques, et dresse une satire sociétale.
La rue Erlanger et son histoire, les faits-divers qui s’y déroulent est à elle seule un subterfuge.Toutefois, le lecteur peut être décontenancé par le manque de crédibilité, l’inconsistance de l’intrigue voir le sentiment d’inachevé en refermant ce livre.