Est ce que les mots protègent ou astreignent-ils à une mort certaine ?
C’est l’histoire de maîtres de l’éloquence, de la rhétorique, sous le règne de l’Empereur Domitien, tyran paranoïaque, cruel à la fin du 1er siècle de notre ère. Ce despote se veut éclairé et souhaite guider Rome vers un nouvel âge d’or tel Auguste mais où à tout moment le citoyen est en danger car, qu’il complote ou non, il risque sa vie.
Ces philosophes vont se battre contre la corruption grâce aux mots et à l’écriture et ainsi devenir martyr de la République où la délation est une fonction.
« Sous un tyran, la vraie grandeur est de suivre ».
Ainsi au cours d’une nuit tragique, les décisions vont être prises et les destins scellés grâce à la joute oratoire, à l’affrontement des mots.
Ces trois sénateurs Philosophes (Pline, Publius, et Senecio) risquent la mort pour un crime de lège majesté : Senecio a plaidé l’affaire Massa, un prévaricateur mais néanmoins ami de l’empereur Domitien. Non content d’une première condamnation, il décide de demander des dommages et intérêts et attaque ainsi le pouvoir impérial et remet l’empereur en cause. Il va, de plus, écrire un éloge de Helvidius, philosophe mort sous Vespasien, père de Domitien. Il trouvera le soutien de Pline et Publius (Tacite).
Les voix exceptionnelles de chaque personnage vont une à une faire avancer le récit et nous faire cheminer vers cet épilogue tant attendu.
Le personnage de Lucretia est lumineux et fort et accorde une place prodigieuse à la femme sous cette Rome Antique: cette femme va vouloir par ses mots, sa réflexion, sauver Tacite, son époux, et affronter Domitien.
Le passage de sa traversée de Subure est remarquable !
Ce récit sur l’ascendance politique, exigeant tant par son écriture, son intrigue, son thème, est époustouflant : on se laisse emporté par le suspens qui nous tient en haleine jusqu’au bout.