Le petit caillou dans la chaussure

Blog littéraire d'Alexandra Lahcene

Voici un roman singulier et jubilatoire (on sent que l’auteur a pris un malin plaisir à écrire cette histoire) !

Adeline Dieudonné dresse le portait d’une multitude de personnages dont leurs destins convergent vers un lieu : une station service, une nuit d’été à 23h12. Mais une minute plus tard, tout bascule..

Et oui..

Que de symboles dans ces choix et vous n’êtes pas arrivé au bout de vos surprises !

C’est ce qui est bon dans ce livre : on ne se lasse pas d’être surpris : c’est un roman décalé, quasi surréaliste, drôle, cruel.

Ce conte macabre raconte Chelly, professeur de pole dance, bloggeuse. Cette prédatrice transporte le cadavre de sa moitié dans le coffre : elle ne supportait plus le bruit des chips qu’il mangeait dans le paquet, sa faiblesse, ses apitoiements constants. Il ne répondait plus aux codes de la virilité qu’elle s’était fixée.

Victoire, quant à elle, déteste les dauphins et rêve de les voir massacrés.

Anilka, prêtée tel un meuble, prisonnière de sa condition a oublié d’acheter du lait en poudre.

Et puis il y a Juliette, Sébastien, Gigi et sa pupute, Joseph, le représentant en acariens, Julianne, Julie la docile, Olivier et RedApple, le cheval.

Et puis Monica, la sorcière des bois dans « la vraie vie », fil conducteur de ce roman et la plus libre de tous !

D’où viennent-il ? Où vont-ils ? Telle est la symbolique de ce lieu (ou ce non lieu) souvent fantasmé et fascinant, allégorie du passage.

Tous ces personnages ont tous en commun la recherche de liberté, la violence, un rapport aux dominations qui les conditionne et sont face à la solitude.

L’atmosphère qui se dégage de cette torride nuit d’été et le pouvoir évocateur des odeurs dans chacune des nouvelles  (car oui on peut parler de nouvelles plus que de chapitres) sont magnétiques.

Beaucoup de questions restent sans réponses et font place à l’imagination, et ça cela fait du bien ! Donc je vous laisse découvrir l’épilogue qui n’en est pas un…

Tout est surprenant jusqu’à la construction narrative !

Un moment de lecteur caustique, féroce qui désoriente : et ça j’adore !

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :