Horace : « Pendant que nous parlons, voilà que le temps jaloux a fui : cueillez le jour, sans te fier le moins du monde au lendemain ».
C’est avec la nature que Diane Peylin compose pour nous chorégraphier une guérison, une respiration, le commencement d’une communication. On tourne les pages d’un album où sont collées des photos imaginaires, et on savoure d’être au côté de cette famille à l’ombre du mûrier emportée par le tourbillon de la vie.
Le bal rythme la vie des Merendeira : Robin, Suzanne, leur fille Jeanne et Rosa, la grand-mère.
Il va faire valser leur vie, ils vont s’aimer, se ouater les uns les autres jusqu’à se perdre. Mais qu’est-ce qui les a tant éloignés malgré tout l’amour qu’ils se portent ? Robin ouvre la boîte de Pandore cachée dans le jardin.
La mise en mot est essentielle et chacun va reprendre sa place, se libérer, se retrouver.
Sous la chaleur écrasant ardéchoise, Robin apprend qu’il est en rémission. Cette annonce va lui faire prendre conscience de la valeur de la vie, du sens qu’on lui donne, de l’émerveillement qu’il ressentait pour son père fantasque, celui qu’on maintient en vie à tout prix en organisant des anniversaires posthumes.
Chacun va s’exprimer, revenir sur ses blessures, pour vibrer à nouveau, onduler, danser avec cette vie.
Il est question de poème, de musique, de jardin suspendu. L’auteur passe d’Horace à Boris Vian à Lomepal. C’est beau …très beau et je vous le recommande !