J’ai découvert Christophe Perruchas avec son premier roman, sept gingembres, grâce aux fées des 68 premières fois.
C’est de son deuxième roman dont je vais vous parler aujourd’hui.
Cet écrit singulier, percutant, fascinant raconte un duo funeste, celui d’une mère et de son fils.
« Pour l’instant, je sais juste que ma mère m’a orpheliné de son vivant, le reste n’a pas beaucoup d’importance ».
Christophe Perruchas traite de la folie et de l’abandon avec une grande dextérité.
Ce roman se compose de deux parties : l’une aborde l’adolescence et tout ce qui s’y joue en 1987, d’un garçon dont le père meurt dans sa 504 sur les routes nantaises et qui se retrouve seul avec sa mère atteinte du syndrome de Diogène. Tandis qu’il vit ses expériences liées à son âge, sa mère s’enferme dans sa souffrance et entasse.
On retrouve cet homme fragile 20 ans plus tard dans une seconde partie, devenu père de deux enfants.
Ce qui est impressionnant avec cet auteur c’est son talent à manier les mots. Cette fois ci, il amène la narration avec un jeu sur l’énonciation : deux voix cohabitent puis une troisième intervient dans la seconde partie : les pronoms personnels prennent toute leur dimension pour souligner la dépersonnalisation de la mère, la retenue du fils observant ce qui l’entoure et le témoignage de la maison qui donne à l’accumulation d’objets toute sa portée symbolique.
C’est un auteur que je vous invite à découvrir et qui mérite qu’on en parle.