“J’ai voulu écrire ce livre comme un cadeau pour ma mère, Maria Nieves, dite Nieves, qui signifie neige en espagnol. Un livre pour elle, entre vérité et fiction. Un portrait romanesque par petites touches, comme des flocons. »
Voici un joyau qui décrit avec splendeur ce lien indéfectible entre une mère et son fils autour des splendeurs de ce monde.
Cette femme au prénom incertain, ce colibri qui fait sa part pour éteindre l’incendie transmet à son Michel-Ange le goût pour la littérature, les mots, la fiction.
« Je sais que c’est un rêve. Un rêve c’est une fiction qui dit la vérité. ».
Cette femme espagnole doit s’échapper de son pays, prendre sa place. Les manuels vont remplacer le guide de la bonne épouse. Elle va survivre.
« Dans ce cotexte pesant, elle éprouve un désir de liberté, et comprend que cette liberté passe par le savoir et les livres. Formule de son bonheur, la volupté d’apprendre, du soleil, et le chant des oiseaux »
Avec ses mots d’homme enfant, Olivier Liron raconte la chute de Neige, les flocons virevoltent à l’image de ces anecdotes truculentes, et parfois tombent sous la forme d’une tempête. On se retrouve ensuite devant ce paysage immaculé et cette atmosphère feutrée : on s’emmitoufle, on rentre dans l’intime. Et puis on assiste à sa fonte au printemps, possibilité d’une renaissance ?
« Il y a une chose que je peux dire avec certitude sur elle : ma mère a la beauté de la neige au soleil ».
Voici une plume qui magnifie les mots : la langue d’Olivier Liron est emprunte de poésie, il maîtrise, travaille chaque expression pour nous tirer un sourire, une larme.
Il est impossible de relever toutes ces expressions mais ce livre m’a totalement embarquée !
Merci Olivier !
« Dans le rapport empêché à la parole se joue l’enfermement insidieux de la honte »
« Que fait ta mère dans la vie ?
-elle est multi géniale. »
« La ZEP, c’est la cité où je travaille. Ca veut dire : « Zèbres Époustouflants et Prodigieux ! »
« Avec son idéalisme et sa poésie, Neige pourrait être un personnages de Luis Sepúlveda ».
« A la lettre E, j’ai découvert l’adjectif « extravagant ». J’aime beaucoup ce mot. Il y a même une citation pour l’illustrer …ma mère aussi est extravagante, elle est extra et vaguante à la fois. Elle a parfois une petite vague dans les yeux ; le Petit Robert dit : « un vague à l’âme. Je crois qu’ils se sont trompés, c’est une vague à l’âme. »